Alors que la passion pour la pêche de loisir ne montre aucun signe de déclin, les fédérations et sociétés de pêche, elles, peinent à renouveler leurs rangs. Ce paradoxe est particulièrement visible dans le canton du Jura, où la Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens (FCPJ) observe depuis plusieurs années une baisse du nombre de pêcheurs fédérés, malgré une pratique stable, voire en hausse chez les jeunes.
Un engagement associatif en recul
Le phénomène semble s’ancrer dans une transformation des habitudes : les pêcheurs consacrent volontiers leur temps libre à la pratique elle-même, mais hésitent à s’engager activement au sein des sociétés. Entre vies de plus en plus remplies et désintérêt pour les responsabilités associatives, le rôle de membre actif n’est plus perçu comme une priorité.
Pourtant, être membre d’une société affiliée à une fédération permet de faire entendre sa voix et de défendre des intérêts communs. C’est par ce canal que les pêcheurs peuvent influencer les décisions en matière de réglementation, de préservation des milieux aquatiques ou encore de formations.
L’attractivité des étangs
Curieusement, certaines sociétés connaissent un regain d’effectifs : celles qui gèrent des plans d’eau tels que des étangs. Ce succès s’explique souvent par un avantage tangible offert aux membres, qu’il soit économique (tarifs réduits, accès facilité) ou pratique (lieux de pêche moins affectés par la météo, plus accessibles, etc.).
Ce modèle démontre que lorsque les pêcheurs perçoivent un bénéfice direct à leur adhésion, leur engagement peut renaître.
Une réponse : renforcer le lien et la communication
Face à ce constat, la FCPJ ne reste pas inactive. En 2025, elle a mis en place un groupe dédié à la communication avec la base des pêcheurs jurassiens. L’objectif ? Mieux comprendre leurs attentes, renforcer le sentiment d’appartenance et créer un dialogue plus fluide.
Mais cette initiative suffira-t-elle à inverser la tendance ? Il faudra sans doute aller plus loin en proposant des événements conviviaux, en valorisant le rôle des bénévoles, et en adaptant les structures associatives aux rythmes de vie actuels.
Les sociétés de pêche ne sont pas simplement des gestionnaires de permis ou d’étangs : ce sont les garantes d’une pratique durable, représentative et solidaire de la pêche de loisir. Leur avenir dépendra de leur capacité à se réinventer tout en restant fidèles à leur mission.